Dans les Yoga Sutra, texte fondateur du yoga, Patanjali a décrit une méthode pour accéder à l’état de yoga, c’est-à-dire un état de paix intérieure quelles que soient les circonstances. Cette méthode est un chemin à travers sept « étapes » avant Samadhi, l’état d’union.
Découvrons en détails ces étapes :
Yamas
On commence par les Yamas, qui sont des principes ou attitudes pour atteindre l’harmonie avec les autres.
On compte 5 yamas :
- Ahimsa. Souvent interprété comme le principe de non-violence, il est aussi traduit comme principe de douceur : envers soi-même et envers l’autre.
- Satya, la vérité, l’honnêteté
- Asteya, le fait de ne pas voler
- Bramacharya, la modération des sens
- Aparigraha, l’absence de convoitise, ou plutôt le fait de ne pas être anéanti par le fait de pas posséder.
Nyamas
Ensuite viennent les Nyamas, qui visent à atteindre l’harmonie en soi.
Là encore, on en compte 5 :
- Saucha, la pureté du corps et de l’esprit, la propreté
- Samtosha : le contentement, c’est-à-dire l’acceptation des choses telles qu’elles sont
- Tapah : l’austérité, la discipline
- Svadhyaya : la connaissance de soi
- Ishvara pranidhana : la dévotion à ce qui est plus grand que soi
Asanas
Si aujourd’hui la pratique posturale est la face la plus visible et répandue du yoga, elle n’est que très rarement évoquée dans le texte de Patanjali, pourtant reconnu comme référence dans l’enseignement traditionnel du yoga.
Il n’y a donc pas de type ou de série de yoga plus recommandé qu’un autre. Vinyasa, ashtanga, yin, etc., pratiquez le yoga qui vous plaît et dans lequel vous vous reconnaissez !
En revanche, Patanjali nous oriente sur la manière dont on doit pratiquer nos asanas, notamment dans cette sutra :
Sthiram sukham asanam
Pantajali, Yoga Sutras, II.46
La traduction du sanskrit
- sthiram : fermeté, stabilité
- sukham : agréable, simple, voire confortable
- asanam : la posture
On peut donc retenir la traduction suivante : « l’asana est une posture à la fois ferme et agréable ». Ce qui signifie que la pratique physique doit être réalisée sans chercher la performance, mais au contraire le relâchement et l’équilibre.
Pranayama
Encore une fois, partons de la traduction du sanskrit
- prana : l’énergie, la force vitale
- ayama : l’allongement (c’est le contraire de Yama : le contrôle)
On traduit donc le pranayama comme l’expansion infinie de la force vitale.
Le pranayama est la pratique de la respiration. On pratique le pranayama pendant les asanas, mais on peut également le pratiquer pour lui même.
Pratyahara
Pratyara est souvent traduit comme le détachement, le recentrage des sens vers l’intérieur de soi. Il s’agit de la mise en sommeil des sens vis-à-vis du monde extérieur. Ainsi « en retrait du monde », on peut pratiquer l’introspection et repérer les éventuels freins à notre développement.
Dharana
Dharana est la concentration, nécessaire à la méditation. La concentration est le recentrage autour d’une seule pensée. Elle réclame de l’entraînement, notamment s’agissant du lâcher-prise pour progresser : se concentrer est difficile, les pensées arrivent, et l’apprentissage peut être long et frustrant. Les mantras sont utilisés pour atteindre la concentration sans pensée.
Dhyana
Une fois la concentration acquise, la méditation peut commencer : elle consiste en l’absence de pensée, à une concentration continue et interrompue sur le « vide » qui conduit même à l’absence de concentration : elle se fait sans aucun effort. Dhyana est un état de pleine conscience sans pensée.
Samadhi
Samadhi est la forme ultime de la méditation, l’état de paix intérieure, d’unité. Elle est parfois décrite comme l’expérience de bonheur ultime qui relie le pratiquant à l’univers.
Image de couverture par swamiananda de Pixabay