Les drapeaux de prière

On les croise souvent dans les salles de yoga. Ils sont jolis, ils flottent au vent, et en les regardant on a des envie de voyage. Les drapeaux de prière égayent aussi régulièrement les balcons et terrasses des trekkeurs. Vous les trouverez plus sûrement aux sommets des montagnes ou aux passages de cols. Mais d’où viennent-ils et surtout, quelle est leur signification ?

L’origine des drapeaux de prière remonterait à une époque antérieur au bouddhisme, et serait issue de la tradition Bön. Selon la croyance chamanique, il fallait faire offrande aux dieux et esprits des montagnes, des vallées, des lacs et des cours d’eau pour protéger les voyageurs et les nomades. C’est ainsi que les guirlandes de drapeaux de couleurs seraient nés, peints de symboles sacrés pour pacifier le courroux de la Nature et recevoir la bénédiction des dieux.

Des couleurs symboliques

Chaque couleur est dédiée à un dieu, un élément de la nature.
On les trouve toujours dans le même ordre :

  • le bleu représente l’espace ou la voûte céleste, akashpura
  • le blanc représente l’air ou le vent, vayapur
  • le rouge est symbolique du feu, agnipura
  • le vert représente l’eau, nagpura
  • le jaune (parfois le orange) symbolise la terre, vasupara

Lorsque la guirlande de drapeaux de prière est suspendue par un point, le bleu – la voûte céleste – est toujours en haut. Il n’existe aucun sens symbolique lorsqu’elle est suspendue à l’horizontale.

Origine et fonction des drapeaux de prière

Le nom tibétain des drapeaux de prière est loungta. Ce mot, très ancien, est composé de deux racines : loung, qui signifie le vent, et ta, qui désigne le cheval. Le mot symbolise l’action des guirlandes puisque, selon la tradition, le vent qui souffle dans les drapeaux disperse les prières tel un cheval au galop pour accompagner les voyageurs et apaiser les dieux.

A l’origine, les drapeaux étaient peints à la main. La technique a été remplacée au XVème siècle par une impression à partir d’une plaque de bois sculptée en relief.

Traditionnellement, les drapeaux sont remplacés chaque année, au nouvel an tibétain, Losar, qui est fêté le premier jour du premier moins lunaire. Il sont accrochés lors cérémonies rituelles qui célèbrent l’abandon du passé, de ce qui est triste ou mauvais, et qui ouvrent vers le renouveau. Ils sont aussi suspendus à l’occasion des naissances, parfois des deuils.
 
Si vous aimez ces drapeaux de prière ? Vous pouvez les accrocher chez vous, à l’intérieur ou sur votre terrasse, votre balcon. Selon la tradition, vous contribuerez à diffuser la paix et l’harmonie autour de votre maison.

Image de couverture (1) lanur (2) par Daniele Galvani, image à l’intérieur de l’article par jacqueline macou de Pixabay